L’histoire de deux frères, ou la preuve que hérédité n’est pas synonyme de destinée.
Hermann Goering était le bras droit d’Hitler et le fondateur de la Gestapo.
Ce monstre avait un petit frère, Albert. Depuis leur plus jeune âge,
les frères Goering (qui avaient seulement 2 ans d’écart) étaient très
différents. Hermann était audacieux, sûr de lui et obsédé par les jeux
de guerre alors qu’Albert était timide et attentionné.
Plus tard,
alors qu’Hermann Goering tuait des juifs de manière compulsive, Albert Goering
travaillait quant à lui sans relâche pour les sauver. Durant son procès à
Nuremberg, Hermann Goering a déclaré au psychiatre de sa cellule : « Albert a
toujours été mon antithèse ».
Ce dernier était fortement opposé au
nazisme et quitta l’Allemagne en signe de protestation. Il s’installa à
Vienne, où il travailla dans l’industrie du film. Il comptait même des
juifs parmi ses amis les plus proches. Alors que la campagne antisémite
d’Hermann s’intensifiait, la détermination d’Albert à aider les juifs
augmentait elle aussi.
Un jour, Albert Goering tomba sur un groupe de
nazis, qui avaient attaché une pancarte autour du cou d’une vieille
dame. On pouvait y lire « Je suis une truie juive ». Une foule
commençait à se rassembler et à se moquer de la femme. Il est rapporté
qu’Albert Goering s’est frayé un chemin à travers la foule et a donné des coups
de poings à deux officiers de la Gestapo pour aider la femme. Sa vie
aurait pu prendre fin à ce moment là, mais les S.S ont exigé de voir ses
papiers. Quand ils ont su son nom, ils l’ont escorté et l’ont épargné
par respect envers leur chef Hermann Goering .
Lorsque les amis juifs
d’Albert Goering furent arrêtés à Vienne par les Nazis, il usa encore de sa
position spéciale pour les sauver, ainsi que plusieurs familles. Il
envoya des camions dans les camps de concentration, en prétextant des
demandes de travailleurs forcés. Une fois à bord, les camions
conduisaient les prisonniers dans la forêt et les libéraient. Il a aussi
permis l’évasion de son patron Oskar Pilzer et toute sa famille. À
maintes reprises donc, il a sauvé des vies juives.
Après la guerre,
Albert Goering fut emprisonné à Nuremberg et interrogé pendant 15 mois. Personne
ne crut à son histoire jusqu’à ce que 34 juifs qu’il avait sauvé
transmettent des déclarations sous serment. Il fut libéré, mais il se
rendit bientôt compte que son nom faisait de lui un paria, que personne
ne voulait employer. Albert sombra alors dans la dépression et
l’alcoolisme, survivant grâce à une petite pension du gouvernement et à
des cartons de nourriture envoyés par des juifs. Il est mort dans
l’oubli en 1966.
L'héroïsme de guerre d'Albert Goering était resté inconnu jusqu'à ce que des documents soient récemment déterrés des archives britanniques, montrant qu'il avait sauvé des centaines de vies juives. Albert Goering nous prouve que ce sont nos choix qui nous définissent et non notre filiation.
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