"Sans chercher à nier l’influence bénéfique qu’exerce l’Eglise catholique moderne sur le monde troublé d’aujourd'hui, on ne peut ignorer les multiples violences et les mensonges qui lui ont permis d’asseoir son autorité. La croisade brutale que mena le Vatican pour la « rééducation » des religions païennes et des cultes de la Déesse, et qui s’étendit sur trois siècles, utilisa des méthodes de persuasion aussi sophistiquées que terrifiantes
«L’Inquisition catholique est à l’origine d’une publication que l’on peut à bon droit qualifier d’ouvrage le plus sanguinaire de l’histoire humaine. L’Encyclique - Malleus Maleficarum - « Le Marteau des sorcières » était destinée à l’endoctrinement des chrétiens sur les dangers des « libres penseuses », en instruisant le clergé sur la manière d’identifier ces femmes, de les torturer et de les détruire. L’Eglise appelait sorcières toutes les femmes érudites et mystiques, les prêtresses, les bohémiennes, les amoureuses de la nature, les herboristes, ainsi que toutes celles « qui montraient un intérêt suspect pour le monde naturel ». Les sages-femmes étaient également poursuivies et mises à mort pour l’utilisation hérétique de leurs connaissances à des fins de soulagement des douleurs de l’enfantement. Après tout, ces souffrances, arguait le Vatican, n’étaient que le juste châtiment d’Eve, qui en consommant le Fruit de la Connaissance du Bien et du Mal avait perpétré le péché originel En trois cents ans de chasse aux sorcières, cinq millions de femmes furent ainsi brûlées sur le bûcher par l’Eglise.
La doctrine avait eu le dernier mot. Le monde actuel porte encore les stigmates de cette guerre sans merci.
Autrefois célébrées comme un chaînon indispensable de l’éducation spirituelle, les femmes ont été définitivement bannies de tous les cultes du monde On ne trouve pas plus de femmes rabbins, que de femmes prêtres ou imams L’acte jadis sacré du Hieros Gamos - l’union sexuelle entre l’homme et la femme, par laquelle chacun des deux accède à la plénitude spirituelle - ce « mariage saint » fut condamné comme une profanation. Les hommes, qui considéraient autrefois l’acte sexuel comme un moyen de communier avec Dieu, se sont mis à craindre leur désir comme étant l’œuvre du diable, associé à sa complice favorite, la femme."
Dan Brown - Da Vinci Code
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